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Basée sur un processus de modification de la couleur, du contraste, de la qualité des images produites en utilisant différents formats de pellicules sur lesquels j'ai travaillé ces dernières années, cette recherche vise à orienter ce processus vers de nouvelles directions et à créer une meilleure compréhension de ses résultats.

Le processus, que j'aime à appeler «film pickling», est basé sur l'exposition de la pellicule à un ou plusieurs produits chimiques ménagers à la fois ayant des niveaux de pH différents. Grâce à un processus complexe de changement du taux d'acidité de la pellicule puis de fixation des résultats, ces derniers varient en fonction de la marque commerciale de la pellicule, de sa sensibilité, des produits chimiques auxquels elle a été exposée et de la période d'exposition.

Un des résultats les plus communs dans presque tous les types de pellicules que j'ai utilisés est une couleur dominante dans chaque rouleau. Les couleurs varient en teinte et en intensité, allant du violet au jaune, vert, turquoise, bleu, rouge et orange.

Le but de cette recherche n'est pas de produire une œuvre ou un projet. Elle fait plutôt suite à un intérêt constant pour la recherche de nouveaux outils grâce à une technique de teinture qui pourrait générer un nombre exceptionnel d'effets. Les résultats apporteront je l'espère un savoir qui pourra contribuer à des projets futurs, où la pellicule est utilisée sous toutes ses formes, que ce soit pour des images fixes ou animées.

La recherche s'appuiera sur la compréhension du processus qui a contribué à deux de mes dernières œuvres. La première en 2012, Analyse de l'échec et de l'espoir en 240 secondes (avec du Coca-cola, du vinaigre et des remèdes contre le gaz lacrymogène), (160 diapositives de couleur et 2 projecteurs Kodak de diapositives, roulants et synchronisés. 240 sec) a consisté à projeter les images de deux diaporamas se chevauchant, ajoutant ainsi une autre dimension à l'altération de la couleur de l'image originale. Dans la seconde œuvre en 2013, Etude du spectre de couleur d'un paysage post-apocalyptique, (80 diapositives et un projecteur de diapositives) de nouveaux produits chimiques et types de pellicules ont été utilisés, alors que la méthode a été légèrement orientée dans une direction différente. En utilisant le même procédé d'expérimentation qu'avec une pellicule de 16 mm, nous avons obtenu – comme avec les pellicules diapositives – une couleur dominante dans l'ensemble de la bobine de film, interrompue par les fuites de lumière délibérées. La dégradation des pellicules causée par les produits chimiques a créé des points, des gouttes et d'autres formes de manipulation de l'image, uniques à chaque image de la pellicule, créant une animation abstraite sur les scènes originales alors que le film passait rapidement d'une image à l'autre.

Une recherche supplémentaire se penchera sur la possibilité d'expérimenter de nouveaux types de pellicules, de formats et de produits chimiques, la création de tirages à partir de négatifs et de positifs produits par le décapage et la façon dont les couleurs rayonnantes répondent à différents types de papier et de méthodes d'impression. La recherche étudiera en outre les différents effets visuels liés au décapage de pellicules de 16mm et de films de format moyen pour la photographie.

À propos de l'artiste

Basim Magdy, detail from Chemically Altered Positive, 2014. Courtesy the artist.

Né à Assiout, en Egypte en 1977, Basim Magdy vit entre Bâle et le Caire. Il a obtenu un baccalauréat de l'Université de Helwan, au Caire en 2000. Utilisant une variété de méthodes comme le découpage, la vidéo ou la peinture, il construit des structures narratives qui explorent l'espace entre réalité et fiction. A travers à un travail coloré utilisant des supports divers (aussi bien papier que numérique), l’artiste fait référence à la science, l'histoire, la culture mondiale et la diffusion des connaissances. Il fait souvent référence à un futur imaginé auparavant, qui ne s’est jamais réalisé, mais dans lequel sa pratique trouve inspiration. Certaines de ses expositions solo et de groupe comprennent la Biennale Jogja XII, Yogyakarta, Indonésie; Futures dissidents, Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco, 13eme Biennale d'Istanbul, Istanbul; Biennale de Sharjah, Sharjah (2013); Prix de l'avenir Génération Art, Pinchuk Art Centre, Kiev; La Triennale, Palais de Tokyo, Paris; Transmediale, Haus der Kulturen der Welt, Berlin (2012); Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid, Centre Pompidou, Paris; Kunsthalle Wien, Vienne; Institut Mathildenhöhe, Darmstadt; FAIRE ARK Biennale, Konjic, la Bosnie-Herzégovine; Massachusetts Museum of Contemporary Art-MASS MoCA, North Adams (2011); Biennale des Ateliers de Rennes, Rennes (2010); Kunsthaus Baselland, Bâle (2009); Museo de Arte Contemporáneo, Vigo, Espagne (2008); Centro Andaluz de Arte Contemporáneo, Séville; Le Fresnoy, Tourcoing, France (2007); Sala Rekalde, Bilbao; Zendai Museum of Modern Art, Shanghai (2006); Neue Kunsthalle St. Gallen, St. Gallen, et l'art en général, New York (2004). En 2014, son travail apparaît au CRAC en Alsace, Altkirch, France; Biennale Media City de Séoul; État de Concept, Athènes; La Biennale de Montréal; Art en général, New York; Centre d'Art Passerelle, Brest, France; et Plâtre Galerie, Le Caire, entre autres.


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